mardi 19 août 2014

11- Retour à Lhassa

En route, nous apercevons la ligne de chemin de fer en construction qui reliera Goldmud (Chine) à Lhassa (Tibet).  Nous nous inquiétons de ce qui arrivera aux troupeaux de yaks qui sont habitués à errer partout dans la nature.  Nul doute que plusieurs d'entre eux finiront écrasés par les trains filant à toute allure.

Plus nous approchons de Lhassa, plus la présence chinoise se fait sentir.  La signalisation ainsi que les inscriptions sur les édifices sont en chinois.  Notre séjour dans l'arrière-pays nous a permis de côtoyer des gens fort sympathiques, attachés à leurs coutumes ancestrales et à leur religion.

Notre Guest House est situé dans le quartier musulman et nous semble bien luxueux après ceux des monastères.  Nous avons deux dortoirs, une salle de bain sans eau chaude et une petite salle de séjour. Durant la soirée, nous nous amusons à mimer certaines situations cocasses survenues au cours de notre voyage. Le meilleur mime fut celui que François a fait du J-String en léopard de Nicole; l'idée lui a été suggérée par Joël. Quel travail d'équipe!

François mime le J-Strig en léopard de Nicole
Le lendemain matin, nous sommes réveillés à 6 heures par un groupe de musulmans faisant leurs prières dans une mosquée voisine.  Après le déjeuner nous descendons nos bagages et partons gaiement vers notre hôtel, le Dhood Gu.  Enfin le confort! chambre douillette, toilette et douche.  Nous nous affairons tous à faire du lavage et suspendre nos vêtements aux cordes à linge improvisées dans nos chambres.  Nous sommes maintenant acclimatés à l'altitude de Lhassa et bougeons sans effort.

Depuis notre retour, Joël a des obsessions de chips Pringles et de barres Mars tandis que Richard ne veut plus voir une seule nouille dans son assiette. Nous retournons dîner au restaurant Tashi 2 car nous avons grande hâte de savourer des bobbis et des momos qui sont les meilleurs en ville.  De plus les propriétaires sont accueillants et chaleureux;  ils donnent à François des desserts que nous dégusterons lors d'un de nos prochains pique-niques.

On mange des bobbis et des momos au resto Tashi 2
Nous déambulons dans les rues bordées de petites boutiques afin de nous rendre à Dropenling, un centre d'artisanat dédié à  l'amélioration de la vie des artisans tibétains.  Nous y trouvons de très beaux produits locaux et faisons quelques achats.

Dropenling, quartier commercial
En après-midi nous allons visiter Norbulingka qui est situé dans un grand parc où se trouvent les palais d'été des Dalaï Lamas.  Durant l'hiver, les Dalaï Lamas  résidaient au Potala.  En 1959 le 14e Dalaï Lama (l'actuel) s'est échappé du Tibet, sous le déguisement d'un soldat tibétain, à partir de Norbulingka.  Malheureusement tous les palais ont été endommagés par l'artillerie chinoise lors du soulèvement populaire qui a suivi la fuite du Dalaï Lama.  Lors de cet évènement, Norbulingka fut entouré par quelques 30,000 tibétains déterminés à défendre la vie de leur chef spirituel.

A norbulingka, résidence d'été des Dalaï Lamas
Nous allons souper dans un nouveau restaurant.  J'ai commandé du curry népalais au poulet et c'était délicieux.  Joël a commandé une soupe minestrone qui n'avait rien d'italien. Il a appris qu'il est préférable de choisir les mets locaux.  Par contre mes compagnons de voyage trouvent les frites excellentes.  C'est un  mets universel.

Le lendemain matin, nous nous rendons visiter l'hôpital tibétain de Lhassa.  Cet hôpital date de 1916 et il fut  détruit durant le soulèvement de 1959 et reconstruit en 1978.  Quarante docteurs, dont la moitié sont des femmes, y graduent chaque  année. Les tibétains y sont soignés à un coût très minime.

La plus grande habileté d'un médecin tibétain est le diagnostic par le pouls de la personne.  J'ai fait prendre mon pouls et le médecin m'a déclarée en bonne santé mais que mon coeur battait un peu vite.  J'ai vite pris ma pilule pour la haute pression que j'avais oublié de prendre le matin.

Beaucoup de médecins envoyés dans les régions rurales finissent par changer de métier et deviennent enseignants, policiers ou employés du gouvernement, car les gens n'ont pas d'argent pour aller les consulter. Il y a également un grand manque de médicaments.

En après-midi, nous allons visiter la nonnerie de Lhassa "Ani Sangkhung".  Le site date du 7e siècle mais est devenu un monastère seulement au 15e siècle.  Une petite allée sur le côté de la chapelle conduit à la chambre de méditation de Songsten Gampo, roi du Tibet au 7e siècle.

Les nonnes nous reçoivent amicalement; elles sont toujours souriantes.  Une d'entre elles nous fait visiter sa chambre qu'elle partage avec une autre nonne.  Elle a 28 ans et est au monastère depuis l'âge de 15 ans.  Contrairement aux chambres des moines, celle-ci est très propre et à l'ordre.  Il y a un coin cuisine, car elles préparent elles-mêmes leurs repas, deux lits et un hôtel de prières.  108 nonnes vivent dans ce monastère.

Dans la chambre d'une jeune nonne
Au moment de notre visite, certaines d'entre elles travaillent à réparer le toit de leur résidence en chantant.
Avant le souper,

Les nonnes réparent le toit de leur monastère
Louise et moi allons voir les marchandes de rue en face de notre hôtel pour acheter des pantoufles tibétaines pour notre mère. Comme elles n'ont pas la grandeur voulue, nous voulons savoir si la dame peut en fabriquer avant notre départ le lendemain matin.  Impossible de se comprendre.  Je retourne à l'hôtel pour demander si quelqu'un peut  venir nous aider.  C'est donc avec l'aide d'une gentille dame parlant un peu anglais et la langue locale que nous pouvons prendre les arrangements pour obtenir la grandeur, le style et la couleur désirée et cela dans un délai de 24 heures.  Espérons que maman aimera ses pantoufles!

Ce soir, nous retournons au restaurant Namtso.  L'atmosphère est à la fête, nous soulignons l'anniversaire de Nicole, la facteure, avec comme dessert la tarte aux pommes qu'elle convoite depuis une semaine.  Comme nous serons au camp de base du mont Everest le jour de son anniversaire, le 23 octobre, nous prenons de l'avance.

Demain, journée libre, ce qui veut dire que nous allons aller magasiner et marchander.  Aujourd'hui, Pauline et moi avons marchandé du safran à très bon prix.  Nicole Gagné a échangé sa calculatrice contre un mandala, des clochettes et un bracelet avec une jolie marchande fort sympathique.  C'est sans parler de Nicole, la facteure, qui demeure la championne pour faire baisser les prix.

Il faut dire qu'elle nous a déclaré, Pauline et moi, marchandeuses professionnelles et elle m'a donné un bracelet en guise de cadeau de graduation.

Une marchande très sympatique

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