mercredi 20 août 2014

10- Terdrum et Reting

Terdrum

Le monastère Terdrum est situé dans une gorge au confluent de 2 ruisseaux.  La nonnerie a été fondée en l'honneur de Yeshe Tsogyel, la femme du roi Trisong Detsen.  Un sentier dans la montagne conduit à la grotte où Yeshe Tsogyel a médité pendant plusieurs années. François et Nicole Gagné se rendent courageusement à la grotte pendant que nous optons pour des activités plus relaxantes.

Le monastère de Terdrum
Ce monastère possède des sources d'eau chaude médicinales où les hommes et les femmes peuvent se baigner dans des lieux séparés.  Durant l'après-midi, nous allons nous baigner, nues, avec les villageoises et les nonnes qui sont bien curieuses et nous examinent en riant.  Je peux vous dire que la seule différence entre elles et nous, c'est la couleur de nos mamelons.  En sortant des sources, les femmes tibétaines nous essuient le dos et nous font de la place sur leur banc pour que nous puissions nous asseoir et remettre nos vêtements.  C'est beaucoup plus simple pour elles; elles s'enveloppent de leurs grandes capes noires doublées de laine de mouton.  Elles restent longtemps aux sources à jaser entre amies et à se reposer.  L'atmosphère est très agréable.

Plus tard, près du monastère, je photographie une petite fille avec ma camera Polaroid et je donne la photo à sa mère, à son plus grand plaisir.

Petite fille mangeant son pain naan
Des nonnes viennent me voir et veulent aussi des photos.  Bientôt me voilà transformée en photographe officielle du village.  Tout le monde veut sa photo.  De plus, comme les gens ne réalisent pas que j'ai utilisé une camera spéciale, ils demandent à mes amis qui les photographient de leur donner la photo.

Nous retournons nous baigner à nouveau après le souper afin de nous réchauffer.  Notre dortoir d'hier était luxueux comparé à celui d'aujourd'hui.   Il fait froid et il y a bien des courants d'air.  La tuque et les gants sont de rigueur.  Heureusement, mon sac de couchage en duvet me protège du froid cette nuit.

Ce matin le temps est nuageux et froid.  Nous déjeunons tous dans le dortoir des filles.  La dame à l'étage du bas nous a cuisiné du pain naan et Tashi nous a obtenu du yogourt de yak d'un groupe de nomades tibétains.  Ajoutons à cela des bananes, des poires chinoises, de la confiture, du Nutella et voilà un très bon déjeuner pour débuter notre journée.

Déjeuner dans notre dortoir
Nous partons pour le monastère Reting situé à 5 heures de route vers l'ouest dont 3 sur une piste de roches et de terre entrecoupée de plusieurs ruisseaux et étangs.

Nous rencontrons des nomades tibétains à dos de cheval qui se déplacent avec leurs troupeaux de yaks.  Nous traversons des villages tibétains et quelques complexes chinois reconnaissables par leurs maisons de forme rectangulaire recouvertes de chaux blanche avec des toits de tôle et des fenêtres aux encadrements de couleurs vives.  La route longe la rivière puis monte graduellement vers la montagne.  Nous pique-niquons dans un champ en compagnie de quelques yaks.

Nous pique-niquons dans un champ de yaks

Reting

Le monastère Reting est entouré d'une belle forêt de genévriers que les yaks broutent allègrement.  Selon les dires du Dalaï Lama, s'il revenait au Tibet, c'est ici qu'il demeurerait et non à Lhassa.  Nous sommes à 4100 mètres d'altitude.  Le monastère date de 1056 et a été dévasté par l'Armée Rouge.  Les moines ont entrepris sa reconstruction.
Paysage à Reting
Un très joli yak
Ce soir il neige et le brossage de dents sur la galerie de notre dortoir et le pipi à la toilette extérieure sont pénibles.  Nous nous couchons tôt car demain nous partirons de bonne heure pour Namtso.

Nous nous levons sous un tapis de neige et il continue à neiger doucement.  La vallée est toute blanche et le sommet des montagnes est perdu dans les nuages.  Le paysage est spectaculaire.


Même les toilettes sont plus jolies à regarder et deviennent inodores. Malheureusement, les foufounes à l'air, c'est plutôt froid.

Notre toilette à Reting
Nous nous rendons déjeuner dans un petit village le long de la route conduisant au lac Namtso.  A notre arrivée, la dame fait cuire des pains naan qu'elle nous sert avec du yogourt de yak et du bon thé au lait. Une jeune fille du village nous indique où nous rendre pour les toilettes; le pipi se fait derrière les maisons simplement.

La jeune fille nous offre du papier de toilette
   Le ciel se dégage, le soleil nous réchauffe et fait fondre la neige.  La vallée s'élargit et nous voyons d'énormes troupeaux de yaks et de nombreux villages agricoles.  La neige reprend de plus belle sur la route montant à Namtso et le chemin devient très glissant.  Hélas, en raison de la neige abondante, nous devons rebrousser chemin et renoncer à voir le lac Namtso.

Une heure plus tard, nous nous arrêtons au village Damchuka pour le repas du midi et discuter d'un plan B.  Nous optons tous pour retourner à Lhassa la journée même.  Il nous faudra cependant passer la nuit dans un Guest House car il n'y a plus de place à notre hôtel pour cette nuit.

mardi 19 août 2014

11- Retour à Lhassa

En route, nous apercevons la ligne de chemin de fer en construction qui reliera Goldmud (Chine) à Lhassa (Tibet).  Nous nous inquiétons de ce qui arrivera aux troupeaux de yaks qui sont habitués à errer partout dans la nature.  Nul doute que plusieurs d'entre eux finiront écrasés par les trains filant à toute allure.

Plus nous approchons de Lhassa, plus la présence chinoise se fait sentir.  La signalisation ainsi que les inscriptions sur les édifices sont en chinois.  Notre séjour dans l'arrière-pays nous a permis de côtoyer des gens fort sympathiques, attachés à leurs coutumes ancestrales et à leur religion.

Notre Guest House est situé dans le quartier musulman et nous semble bien luxueux après ceux des monastères.  Nous avons deux dortoirs, une salle de bain sans eau chaude et une petite salle de séjour. Durant la soirée, nous nous amusons à mimer certaines situations cocasses survenues au cours de notre voyage. Le meilleur mime fut celui que François a fait du J-String en léopard de Nicole; l'idée lui a été suggérée par Joël. Quel travail d'équipe!

François mime le J-Strig en léopard de Nicole
Le lendemain matin, nous sommes réveillés à 6 heures par un groupe de musulmans faisant leurs prières dans une mosquée voisine.  Après le déjeuner nous descendons nos bagages et partons gaiement vers notre hôtel, le Dhood Gu.  Enfin le confort! chambre douillette, toilette et douche.  Nous nous affairons tous à faire du lavage et suspendre nos vêtements aux cordes à linge improvisées dans nos chambres.  Nous sommes maintenant acclimatés à l'altitude de Lhassa et bougeons sans effort.

Depuis notre retour, Joël a des obsessions de chips Pringles et de barres Mars tandis que Richard ne veut plus voir une seule nouille dans son assiette. Nous retournons dîner au restaurant Tashi 2 car nous avons grande hâte de savourer des bobbis et des momos qui sont les meilleurs en ville.  De plus les propriétaires sont accueillants et chaleureux;  ils donnent à François des desserts que nous dégusterons lors d'un de nos prochains pique-niques.

On mange des bobbis et des momos au resto Tashi 2
Nous déambulons dans les rues bordées de petites boutiques afin de nous rendre à Dropenling, un centre d'artisanat dédié à  l'amélioration de la vie des artisans tibétains.  Nous y trouvons de très beaux produits locaux et faisons quelques achats.

Dropenling, quartier commercial
En après-midi nous allons visiter Norbulingka qui est situé dans un grand parc où se trouvent les palais d'été des Dalaï Lamas.  Durant l'hiver, les Dalaï Lamas  résidaient au Potala.  En 1959 le 14e Dalaï Lama (l'actuel) s'est échappé du Tibet, sous le déguisement d'un soldat tibétain, à partir de Norbulingka.  Malheureusement tous les palais ont été endommagés par l'artillerie chinoise lors du soulèvement populaire qui a suivi la fuite du Dalaï Lama.  Lors de cet évènement, Norbulingka fut entouré par quelques 30,000 tibétains déterminés à défendre la vie de leur chef spirituel.

A norbulingka, résidence d'été des Dalaï Lamas
Nous allons souper dans un nouveau restaurant.  J'ai commandé du curry népalais au poulet et c'était délicieux.  Joël a commandé une soupe minestrone qui n'avait rien d'italien. Il a appris qu'il est préférable de choisir les mets locaux.  Par contre mes compagnons de voyage trouvent les frites excellentes.  C'est un  mets universel.

Le lendemain matin, nous nous rendons visiter l'hôpital tibétain de Lhassa.  Cet hôpital date de 1916 et il fut  détruit durant le soulèvement de 1959 et reconstruit en 1978.  Quarante docteurs, dont la moitié sont des femmes, y graduent chaque  année. Les tibétains y sont soignés à un coût très minime.

La plus grande habileté d'un médecin tibétain est le diagnostic par le pouls de la personne.  J'ai fait prendre mon pouls et le médecin m'a déclarée en bonne santé mais que mon coeur battait un peu vite.  J'ai vite pris ma pilule pour la haute pression que j'avais oublié de prendre le matin.

Beaucoup de médecins envoyés dans les régions rurales finissent par changer de métier et deviennent enseignants, policiers ou employés du gouvernement, car les gens n'ont pas d'argent pour aller les consulter. Il y a également un grand manque de médicaments.

En après-midi, nous allons visiter la nonnerie de Lhassa "Ani Sangkhung".  Le site date du 7e siècle mais est devenu un monastère seulement au 15e siècle.  Une petite allée sur le côté de la chapelle conduit à la chambre de méditation de Songsten Gampo, roi du Tibet au 7e siècle.

Les nonnes nous reçoivent amicalement; elles sont toujours souriantes.  Une d'entre elles nous fait visiter sa chambre qu'elle partage avec une autre nonne.  Elle a 28 ans et est au monastère depuis l'âge de 15 ans.  Contrairement aux chambres des moines, celle-ci est très propre et à l'ordre.  Il y a un coin cuisine, car elles préparent elles-mêmes leurs repas, deux lits et un hôtel de prières.  108 nonnes vivent dans ce monastère.

Dans la chambre d'une jeune nonne
Au moment de notre visite, certaines d'entre elles travaillent à réparer le toit de leur résidence en chantant.
Avant le souper,

Les nonnes réparent le toit de leur monastère
Louise et moi allons voir les marchandes de rue en face de notre hôtel pour acheter des pantoufles tibétaines pour notre mère. Comme elles n'ont pas la grandeur voulue, nous voulons savoir si la dame peut en fabriquer avant notre départ le lendemain matin.  Impossible de se comprendre.  Je retourne à l'hôtel pour demander si quelqu'un peut  venir nous aider.  C'est donc avec l'aide d'une gentille dame parlant un peu anglais et la langue locale que nous pouvons prendre les arrangements pour obtenir la grandeur, le style et la couleur désirée et cela dans un délai de 24 heures.  Espérons que maman aimera ses pantoufles!

Ce soir, nous retournons au restaurant Namtso.  L'atmosphère est à la fête, nous soulignons l'anniversaire de Nicole, la facteure, avec comme dessert la tarte aux pommes qu'elle convoite depuis une semaine.  Comme nous serons au camp de base du mont Everest le jour de son anniversaire, le 23 octobre, nous prenons de l'avance.

Demain, journée libre, ce qui veut dire que nous allons aller magasiner et marchander.  Aujourd'hui, Pauline et moi avons marchandé du safran à très bon prix.  Nicole Gagné a échangé sa calculatrice contre un mandala, des clochettes et un bracelet avec une jolie marchande fort sympathique.  C'est sans parler de Nicole, la facteure, qui demeure la championne pour faire baisser les prix.

Il faut dire qu'elle nous a déclaré, Pauline et moi, marchandeuses professionnelles et elle m'a donné un bracelet en guise de cadeau de graduation.

Une marchande très sympatique

12- Gyantse

Nous quittons Lhassa très tôt le matin  pour nous rendre à Gyantse qui est situé au sud-ouest de Lhassa, en empruntant le Friendship Highway. Bientôt nous quittons la route asphaltée pour un chemin rocailleux, poussiéreux et étroit. Nous nous éloignons de la vallée et nous nous dirigeons vers les montagnes où nous parcourons une région aride et désertique et  longeons le lit d'une rivière asséchée.  Quelques fermes sont dispersées sur les plateaux. La vie n'est sûrement pas facile pour les habitants de cette région.

La route sillonne les montagnes jusqu'au premier col, Gampa La, situé à 4 800 mètres d'altitude. Les Jeeps que l'on  voit au loin sur la route ont l'air d'autos "matchbox" entourés de nuages de poussière.  À plusieurs reprises, je ferme les yeux en longeant les falaises car les chauffeurs dépassent d'autres voitures sur une route où il est difficile d'imaginer pouvoir circuler 2 voitures de large. Nous sommes maintenant au sommet des montagnes, le ciel est bleu, l'air très pur et tout est calme autour de nous.

Le sentier brun est le Friendship Highway
Après cet arrêt, nous redescendons jusqu'au lac Yamdrok Tso qui est de couleur turquoise.  Ce lac est sacré pour les tibétains; ils ne pêchent pas les poissons et ne boivent pas l'eau.   Cependant les chinois se chargent de les pêcher et vont les vendre à Lhassa.  C'est triste que certaines croyances religieuses empêchent les tibétains de profiter des richesses naturelles qui amélioreraient la qualité de leur vie.

Le lac Yamdrok Tso
Nous apercevons plusieurs petits villages en bordure du lac.  Les maisons sont à 2 étages, l'étage du bas étant utilisé pour les animaux et pour engranger le foin.  Chaque maison a des petits drapeaux aux 4 coins du toit de couleur blanc, bleu, vert, jaune et rouge sur lesquels sont inscrits des prières. En ce début d'automne, les paysans s'affairent à terminer le ramassage du foin dans les champs.

C'est la saison des foins à la campagne
Des ouvriers travaillent à élargir la route qui longe le lac.  Nous devons nous frayer un chemin entre les tas de gravier et les camions.  Des femmes et des hommes triment à la pelle le long de la route. Soudainement la route est bloquée  et une trentaine de Jeeps font la queue de chaque côté de la route pendant environ 30 minutes, jusqu'à ce que la route soit à nouveau praticable.

Nous recommençons l'ascension des montagnes jusqu'au 2e col, Karo La, à 5000 mètres d'altitude d'où nous avons une vue spectaculaire du glacier Nojin-Kangtsang. Nous nous arrêtons ensuite pique-niquer dans un champ dénudé d'arbre. Pas très pratique pour les filles qui ont envie de pipi, mais nous sommes des filles pleines d'ima­gination et nous avons réussi à nous créer un paravent humain.

Le col Karo La à 5,000 mètres d'altitude
Nos chauffeurs Popo, Peto et Lakpa ne sont pas très patients.  Pour éviter les camions qui encombrent la route, ils décident de prendre un raccourci à travers champs et carrières de pierres.  Ils n'avaient pas prévus rencontrer une clôture.  Ils s'apprêtaient à la défaire quand heureusement nous avons aperçu une ouverture plus loin.

Puis nous traversons un 3e col, Semi La, à 4 300 mètres d'altitude d'où nous avons une vue splendide sur le barrage hydro-électrique Mala. C'est à ce moment que notre Jeep fait des siennes et ne veut plus monter les pentes.  Nous nous arrêtons et les 3 chauffeurs sortent leurs outils et s'efforcent de régler le problème.  Nous nous demandons comment nous réussirons à nous rendre à Gyantse qui est à une heure trente de route.  Finalement leurs efforts portent fruits et nous pouvons repartir bien soulagés.


Nous arrivons à Gyantse à 17h30, tout poussiéreux et bien contents de cesser de se faire brasser.  Notre expédition n'a pas été facile mais nous avons vu des paysages spectaculaires et rencontré des paysans qui vivent dans des conditions bien difficiles.

Malgré que Gyantse soit la 3e ville en importance du Tibet, nous voyons encore dans les rues des charrettes tirées par des chevaux et des tracteurs.  La ville est peuplée par des chinois, des musulmans et des tibétains.
La propreté de notre chambre d'hôtel laisse à désirer.  L'eau froide est coupée jusqu'à 8h le lendemain matin.  Nous devons remplir le réservoir d'eau de la toilette avec la poubelle afin de tirer la chasse d'eau.  Heureusement, il y a de l'eau chaude.  Cette nuit, Pauline et moi n'avions pas découvert les douillettes rangées dans l'armoire sous la télévision et nous avons eu froid.

Nous allons visiter le monastère de Gyantse et le Kumbum (stupa).  Le Kumbum contient des sculptures logées dans des petites chapelles sur les 4 étages et est surmonté d'un dôme doré.  Pour agrémenter cette visite, François a organisé un jeu.  Nous devons découvrir la statue du roi Songsten Gampo à laquelle il a accroché une écharpe blanche contenant 3 allumettes.  L'équipe rapportant la plus grosse allumette est la gagnante.  Ensuite, nous devons le rejoindre à l'étage des yeux de la stupa, en passant par un couloir très sombre derrière un énorme bouddha.

Pauline, Nicole Magnan et moi avons été les gagnantes grâce à des indices trouvés dans notre guide de voyage et  avons obtenu une barre de chocolat Tobblerone (article rare ici).  Nous nous sommes bien amusés.

Le monastère de Gyantse et la stupa Kumbum
Au loin sur une colline, nous apercevons le Dzong de Gyantse (forteresse) datant du 14e siècle et qui fut en 1903 le siège d'une bataille mémorable entre anglais et tibétains. L'invasion britannique au Tibet fut un événement très controversé du colonialisme britannique où la supériorité technologique fut utilisée pour des intérêts financiers et politiques. 1000 soldats britanniques armés de canons, de mitraillettes et de fusils modernes attaquèrent une armée de 1500 tibétains équipés d'épées et de mousquets.

En quatre minutes, 700 soldats tibétains furent tués, en dépit d'un fétiche donné par le Dalaï Lama à chaque soldat les assurant que cela les protégerait des balles anglaises.

Sur la colline, la forteresse Dzong de Gyantse

lundi 18 août 2014

13- Shigatse

Nous partons en après-midi pour Shigatse, la 2e plus grande ville du Tibet.  La route est belle et de chaque côté nous apercevons de jolies fermes avec leurs champs remplis de verdure et leurs troupeaux d'animaux; c'est une région très fertile.  Nous nous arrêtons pique-niquer en compagnie d'un troupeau de moutons gardés par une fillette de 5 ou 6 ans. Pauline, Nicole et moi partageons notre barre de chocolat avec nos compagnons de voyage.

La petite est la gardienne du troupeau de moutons
Shigatse produit de très beaux tapis tibétains.  Nous nous rendons visiter une fabrique de tapis où les femmes s'affairent aux différentes étapes de fabrication, allant du cardage de la laine, de la mise en balle, la teinture, le tissage et le découpage des motifs.  Dans la salle de montre, une exposition des plus beaux tapis nous a beaucoup tentés.  Louise et moi n'avons pu résister et nous en rapportons chacune un dans nos bagages.

Notre chambre d'hôtel est plus propre que la précédente et cette fois-ci nous découvrons les douillettes.  A l'heure du souper, nous perdons à nouveau l'électricité.  Tout le groupe termine la soirée dans notre chambre où nous prenons le thé et le dessert.

Fabrique de tapis tibétains
Ce matin nous allons visiter le monastère Tashilunpo à Shigatse.  La chapelle de Jampa abrite le plus gros bouddha du Tibet.  Il a été construit entre 1914 et 1918 par 900 artisans.  Il n'a pas été détruit durant la révolution en raison de la présence du 10e Panchen Lama  (second après le Dalaï-Lama) à ce monastère.  Le 10e Panchen Lama est décédé en 1989 après avoir été emprisonné 14 ans en Chine.  Il a oeuvré à rapatrier au Tibet beaucoup de trésors tibétains.

Il y a présentement deux 11e Panchen Lama.  Un nommé par le Dalaï-Lama qui est emprisonné et le deuxième nommé par la Chine qui vit à Beijing.

Actuellement, les tibétains travaillent à blanchir à la chaux les monastères et les maisons pour accueillir les dieux qui sont supposés descendre du ciel dans trois semaines.  C'est un événement annuel.

Nous partons ensuite nous promener dans la montagne autour du monastère sur le sentier des moulins à prières et nous pique-niquons sur les hauteurs de la kora.  Je suis devenue une adepte des sardines, de la viande et du fromage en boîte.  Nous avions acheté des pains naan le matin au marché pour compléter notre repas et c'est délicieux.  J'ai maintenant de nouvelles idées pour nos repas de camping.

Les moulins à prières autour du monastère
Nous revenons vers la ville en passant par un marché tibétain où Joël se fait offrir de partager la tête de mouton que plusieurs hommes dans une charrette grignotent.  Il a fait son difficile et a refusé l'offre. Pauline ne peut résister à une théière ancienne tandis que François achète un bracelet en dents de yak qu'il perdra malheureusement quelques jours plus tard.

Un marché tibétain
Dans l'après-midi, je me rends à un Bar Internet de Shigatse, mais en revenant je me perds dans la ville.  Je retrouve finalement le chemin de l'hôtel, dont je ne me rappelais plus exactement le nom (Wutse Hôtel) au bout de 1 heure 30 et aucun de mes compagnons de voyage ne s'était inquiété de mon absence.  De tous les policiers à qui j'ai demandé mon chemin, aucun ne parlait anglais.  C'est finalement en m'adressant au gérant d'un gros hôtel de la ville que j'ai pu retrouver le chemin de mon hôtel.  Celui-ci m'a fait un dessin, pas très précis d'ailleurs car il manquait des rues, et je me suis encore égarée.  J'ai appris qu'il est préférable de s'aventurer dans une ville en ayant en poche une carte d'affaires de son hôtel, surtout dans les endroits où on ne peut pas communiquer dans la langue du pays.

dimanche 17 août 2014

14- Sakya et Shegar

Sakya

Nous quittons Shigatse pour Sakya qui est à 4 heures de route.  Déjà dans la campagne, les paysans ont commencé à peindre à la chaux leurs maisons en vue du festival Lhubab Duchen où on célébrera les dieux descendant du ciel.  Les maisons sont aussi décorées de 3 bandes verticales de couleur noire pour le dieu protecteur, blanche pour le dieu de la compassion et rouge pour le dieu de la sagesse.  Les maisons ont bien plus fière allure ainsi parées en comparaison avec leur couleur brune habituelle.

Village peint à la chaux pour le festival
Nous faisons un arrêt au col Tropu La (4950 mètres).  Habillés de nos manteaux les plus chauds, de nos tuques, de nos gants et mitaines, nous nous rendons au haut de la montagne et fabriquons un totem de pierres (pour les tibétains il s'agit d'un hôtel de prières).  Et que pensez-vous qu'un groupe de québécois font autour d'un totem ?..... Il danse en rond et chante "La danse des canards".  Les dieux ont du être bien intrigués et ils chercheront longtemps la signification de notre rituel.

Ce midi, lors de notre pique-nique, nous sommes assaillis par un groupe d'enfants un peu trop entreprenants.  Même les bou-ou-ous de François et de Joël ne réussissent pas à les éloigner.  Deux d'entre eux piquent même les bouteilles d'eau dans nos sacs à dos. Mais cela ne nous empêche pas de donner la bascule à Nicole (Morin) car c'est son anniversaire.

C'est la fête à Nicole Morin
Nous voilà à Sakya, petite ville au sud-ouest de Shigatse à 4 280 mètres d'altitude.  Nous logeons dans 2 dortoirs du seul hôtel du village.  Le dortoir des gars est situé au premier étage et n'a ni douche ni toilette tandis que le nôtre, au 2e étage, a tout cela.  Cependant il fait froid et la douche sera pour une autre fois.

Nous allons visiter le monastère de Sakya. Contrairement aux autres monastères qui sont dirigés par des lamas qui se réincarnent, la direction de Sakya est assurée de père en fils, les lamas de Sakya se mariant.  Le lama actuel est en exil.   Sur le toit du monastère un groupe de moines jouent quelques airs religieux avec leurs dungchens (longues trompettes tibétaines).

Au monastère de Sakya
Nous allons souper au restaurant du monastère et François commande un super souper à l'occasion de l'anniversaire de Nicole aux 28 paires de bas, dit la facteure, arrosé de deux bouteilles de vin qu'il a trouvé avec beaucoup de chance dans un petit magasin de la ville.  Il faut dire qu'il est plus facile de trouver de la bière que du vin au Tibet.  Tashi, Peto, Popo et Lhakpa lui ont offert un petit sac à main tibétain et une écharpe blanche (kada).  Nous terminons la soirée en jouant aux cartes; le jeu des épingles à linge s'est transformé en jeu des bonbons car nous manquons d'épingles à linge.

Souper d'anniversaire pour Nicole Morin
Au malheur!! Il y a un bar disco attenant à l'hôtel et le dortoir des gars est juste à côté.  Des fêtards ont célébré jusqu'à 3 heures du matin, passant devant la porte du dortoir des gars pour se rendre aux toilettes.  L'un d'eux est même allé frapper à leur porte aux petites heures du matin.  François est devenu méchant et a engueulé le gérant de l'hôtel, mais sans résultat.  Il paraît qu'il a sacré comme un vrai québécois.  Une chance que notre dortoir était au 2e étage.

Ce matin, les gars ont la mine basse dû au manque de sommeil.  On les comprend.  Il avait été entendu la veille que nous irions, avant le déjeuner, porter un sac de provisions aux nonnes qui habitent au haut de la montagne derrière le monastère  Quelques-uns d'entre nous partent vers 8h30 en empruntant le chemin le plus court, mais aussi le plus abrupt, en passant par les ruelles derrière les maisons.

En route pour le monastère des nonnes
Presque toutes les nonnes sont encore couchées mais l'une d'entre elles nous fait entrer dans leur petite chapelle et nous remet de petits cadeaux pour nous remercier.  Contents de notre bonne action, nous sommes de retour à l'hôtel une heure plus tard, prêts à dévorer notre petit déjeuner avant le départ.

Au monastère des nonnes
C'est aujourd'hui la fête de François (il a 26 ans); les filles lui ont toutes donné des becs sur ses joues barbues. 

En route, nous faisons un arrêt aux sources d'eau chaude de Dongaba.  Elles ne sont pas aussi pittoresques que celles de Terdrum mais nous ne pouvons pas résister à un bon bain chaud.  Nous nous arrêtons ensuite dîner à Lhatse.  La ville n'est pas très belle; il y a des vidanges partout et les enfants quémandent sans cesse.  Cependant la nourriture du restaurant est délicieuse et les gens s'entraident beaucoup.  Comme nous étions 10 personnes, la dame du restaurant voisin prépare une partie de notre commande pour aider sa voisine (poulet sweet and sour....mium! mium!).

Shegar

Nous continuons notre route sur le Friendship Highway (je me demande encore comment ils peuvent appeler Highway ce chemin de roches très étroit) pour nous rendre à Shegar.  La rivière qui longe la route est recouverte de glace, ce qui indique que la température est très froide malgré le soleil qui brille et le ciel bleu mur à mur.  La route se poursuit à flanc de montagne et plus nous montons en altitude, plus la vallée devient petite et les montagnes enneigées.  Nous nous arrêtons au col Gyatso La (5220 mètres d'altitude).  Il fait très froid et c'est très venteux.  Nous regardons François escalader un mont avoisinant sans aucun remords de ne pas l'accompagner.

Des monuments de prières tibétains
Nous arrivons finalement à Shegar où nous passerons la nuit.  Notre chambre d'hôtel est inondée de soleil;   Pauline et moi terminons l'après-midi en lisant et en nous laissant imprégner de la chaleur qui nous a tant manqué depuis quelques jours.

Au souper, nous soulignons l'anniversaire de François. Toutes les filles se sont mises du rouge à lèvres rouge vif et nous l'embrassons partout dans le visage.  Il porte une chemise tibétaine offerte par Tashi et il est coiffé du turban rouge des Kampas (habitants de l'est du Tibet).  C'est assez pittoresque.
C'est la fête à François
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15- Rongphu

Nous partons tôt ce matin pour nous rendre au camp de base du Mont Everest car nous avons 101 kilomètres à parcourir et nous roulons à une vitesse moyenne de 25 kilomètres à l'heure à bord de nos Jeeps.

Nous faisons un premier arrêt au col Pang La, situé à 5220 mètres d'altitude.  C'est à cet endroit que nous apercevons pour la première fois le Mont Everest.  Le ciel est bleu, sans nuage et sans vent.  Les conditions sont excellentes pour escalader le mont près de la route. Nicole (Magnan) est bien fière d'avoir escaladé ce mont avec nous.  À cette altitude, il n'y a pas de végétation mais beaucoup de roches recouvertes de mousse givrée.

Avec mon fils Joël au col Pang La (5220 m d'altitude)
Lhakpa, notre chauffeur, quitte la route principale, à la suite de Peto, pour prendre un raccourci.  C'est la route des bergers et elle est très accidentée.  Nous nous éloignons de plus en plus de la route principale et devant nous se dresse un ravin que nous devons traverser.  J'ai très peur.  Je ne croyais pas pouvoir ressentir tant de plaisir à circuler à nouveau sur le Friendship Highway aussi cahoteux soit-il. Nous faisons un arrêt au petit village Tashi Dzom dans la vallée de Dzaka en attendant l'arrivée de la Jeep conduite par Popo. Des petits enfants, curieux de nous voir, s'approchent timidement de nous et nous leur offrons des bonbons.

Nous arrivons au Guest House de Rongphu qui est sans contredit le plus rudimentaire du voyage, de même que leurs toilettes.  Nous pique-niquons dans la cour du Guest House sur la terre battue.  Les tomates et les chapatis achetés à Shigatse ainsi que la poudre de bouillon de poulet provenant de Lhassa et les biscuits au chocolat de François nous rassasient avant notre départ pour l'Everest.

Le village de Rongphu
De Rongphu nous avons une vue spectaculaire sur le Mont Everest dont le sommet est à 8 595 mètres.  Nous partons en Jeep pour le camp de base situé à 8 kilomètres plus loin. Cette année, douze personnes ont perdu la vie en en faisant l'ascension, dont une japonaise qui a manqué d'oxygène au moment de la descente.

Le Mont Everest
Le camp de base en lui-même est simplement une double rangée de grosses tentes offrant divers services aux visiteurs et aux alpinistes.  A cet endroit se trouve également le bureau de poste le plus élevé du monde (5 200 mètres).
Le camp de base du Mont Everest
Nous entreprenons la montée d'une colline afin d'avoir encore une meilleure vue sur l'Everest.  L'ascension est difficile en raison du manque d'oxygène et nous devons faire un arrêt à tous les 2 ou  3 pas.

Je n'ai pas pu prendre de photos de là-haut car des problèmes intestinaux m'ont repris et j'ai dû redescendre tout de suite pour aller visiter les toilettes.

Quelques-uns d'entre nous (François, Joël et Nicole Gagné) reviennent à pied à Rongphu, tandis que d'autres (Pauline, Nicole Magnan et moi) marchons une partie du chemin seulement.  Le trajet est fort agréable; nous marchons lentement et profitons du calme apaisant qui nous entoure. Nous rencontrons un jeune paysan revenant au village dans sa charrette remplie de branchages qui serviront à chauffer sa demeure.


Le soleil se couchant, la soirée devient très fraîche.  Tous les voyageurs se retrouvent dans le sombre restaurant du Guest House afin de se réchauffer auprès du poêle alimenté aux bouses de yak.  Après le souper, nous jouons encore plusieurs parties de cartes, au grand plaisir des tibétains qui s'approchent afin de comprendre pourquoi nous rions si fort.  Nous allons finalement nous coucher, presque tout habillés, car la température descend à -1 Celsius cette nuit dans nos dortoirs où les courants d'air sont nombreux. Pour le pipi de la nuit, il y a un sceau dans un coin de notre dortoir que nous vidrons le lendemain matin. Nous sommes quand même chanceuses car dans le dortoir des gars il n'y a même pas de sceau, il faut qu'ils aillent dehors.

16- Tingri et Zhangmu

Tingri

Après un solide déjeuner aux crêpes et aux oeufs, nous partons pour Tingri par la piste des nomades afin de raccourcir le trajet.  En raison de l'altitude, la région n'est que roches et poussière, du sol jusqu'au sommet des montagnes.  Dans un col, nous rencontrons une caravane de tibétains avec leurs petits chevaux et leurs charrettes.  Le passage des Jeeps , sans incident, à côté de la caravane tient du miracle.

Un peu plus loin, en voulant traverser un cours d'eau recouvert de neige, la jeep de Popo s'enlise et ne peut être délogée de sa mauvaise posture que grâce aux efforts soutenus des trois chauffeurs et de Tashi qui sont dans l'eau glacée jusqu'aux genoux.  Pour le réchauffer, Pauline prête à Tashi des bas et Joël des espadrilles.  Maintenant nous avons un petit Tashi aux grands pieds.  Nicole aux 28 paires de bas (c'est vrai qu'il lui en reste moins maintenant, car elle laisse toujours sa paire de bas de la journée dans la chambre d'hôtel ou le dortoir) a eu bien peur dans la Jeep de Popo.

La jeep de Popo s'enlise dans la neige
Tingri est une petite ville à 4 300 mètres d'altitude où il n'y a pas grand chose à faire, mais nous profitons de la chaleur du soleil pour relaxer, jaser avec d'autres voyageurs et nous promener dans la ville.  Joël s'est fait de nouveaux amis, un jeune couple hollandais avec qui il passe l'après-midi à jaser du Canada et de la Hollande.

Tingri
Notre dortoir est un peu mieux que celui de la veille car la porte extérieure donne sur la cour du Guest House et il est exposé au soleil.

Dans la rue, quelques villageois s'adonnent à leur activité préférée, le billard, sous le regard désabusé d'une vache qui déambule paisiblement, tandis que des marchands font boucherie en pleine rue, un peu plus loin.

Ici on fait boucherie
A l'extérieur de la ville, un campement de nomades entourés de leur bétail est installé dans la plaine. Pendant que les nomades vaquent à leurs besognes à dos de cheval, Nicole, la facteure, se fait parmi eux deux amis fort sympathiques.

Campement de nomades
Nous quittons Tingri et prenons la route pour nous rendre à Zhangmu, ville frontière entre le Tibet et le Népal.  Nous sommes encore en haute altitude, donc il fait froid et, de plus, c'est très venteux.  Nous faisons un arrêt au col Nyalam Tongla à 5120 mètres, qui est situé en face du mont Shisha Bangma (8012 mètres). C'est le 3e mont le plus élevé des Himalayas et des alpinistes en font l'ascension régulièrement.

Sur la route, nous rencontrons 2 cyclistes que nous avions croisés 3 jours plus tôt, avant Shegar.  Il faut beaucoup de courage pour voyager en vélo au Tibet.

Troupeaux de moutons et nomades sous la tente agrémentent le décor aride des immenses montagnes brunes recouvertes de roches et chapeautées d'un ciel bleu sans nuage.

Nous nous arrêtons pour visiter la caverne de Milarepa, célèbre bouddhiste, poète et magicien qui a vécu à la fin du 11e siècle et qui aurait médité dans cette grotte pendant plusieurs années et atteint le nirvana (cessation de tout désir, détachement de tout) en une seule vie.

La caverne de Milarepa

Zhangmu 

La route poursuit la descente des montagnes qui bientôt changent du brun au vert tacheté de jaune et d'orange.  La verdure réapparaît.  Et puis nous arrivons à Zhangmu, ville à flanc de montagne, construite sur 7 niveaux.

Malheureusement à notre arrivée, nous apprenons que notre hôtel est en rénovation et que l'eau est coupée.  Depuis 3 nuits que nous dormons dans des dortoirs froids, nous rêvons d'une bonne douche chaude.

François et Tashi partent donc à la recherche d'un autre hôtel.  Trente minutes plus tard, ils reviennent avec une bonne et une mauvaise nouvelle.  Ils ont trouvé un hôtel mais il y a 3 chambres avec toilette et douche et 3 autres sans ces commodités mais avec la possibilité d'utiliser les toilettes et douches communes à l'étage.  Nous procédons par tirage au sort et malheureusement Pauline et moi gagnons une chambre sans commodité.  François et Nicole (Gagné) avaient déjà accepté de bonne grâce ce genre de chambre.  Nous profitons quand même de l'offre des 2 autres Nicole et utilisons leur douche pour refaire peau neuve.

A l'approche du Népal
Ce soir, nous terminons tous la soirée dans la chambre des 2 Nicole et nous nous amusons à mimer diverses situations ou mésaventures survenues au cours de notre voyage.

17- Retour au Népal

Nous quittons le Tibet pour le Népal ce matin.  Après avoir mis nos bagages dans les Jeeps, nous nous rendons déjeuner dans un petit restaurant tibétain fort sympathique en compagnie de Tashi, Popo, Peto et Lhakpa. Il y a de la gaieté dans l'air et nous prolongeons autant que possible ce dernier repas en compagnie de nos nouveaux amis.

Nos adieux à nos guides tibétains
Nous faisons ensuite la file aux douanes chinoises. Pendant ce temps nos chauffeurs traversent les douanes avec nos bagages et nous attendent pour nous reconduire au pont de l'Amitié qui se trouve à l'extrémité des 8 kilomètres de "No Man's Land" qui séparent les deux pays.

Nous leur faisons nos adieux, prenons des photos et partons en toute hâte, pressés par les badauds qui veulent transporter nos sacs pour se faire un peu d'argent. Il est vrai que c'est bien pratique car nous sommes très chargés et le poids est lourd.

Dans les rues de Zhangmu
Nous arrivons aux douanes népalaises situées de l'autre côté du pont, remplissons les formulaires d'usage, faisons vérifier nos passeports et ensuite marchons le long de la rue pour rejoindre notre autobus qui nous attend 300 mètres plus loin. Ce périple nous a pris 2 heures et nous reculons l'heure de 2 heures 15 minutes.
La température est maintenant beaucoup plus chaude; nous enlevons chandails et manteaux.  Les villages que nous traversons sont pauvres, les maisons tout en tôle et les toits retenus par des pierres plates.  Les autobus sont bondés de népalais autant à l'intérieur que sur le toit.

La pauvreté des gens contraste avec la végétation luxuriante et les champs de riz et de blé en étages qui décorent le paysage.  Cependant les vêtements des femmes sont élégants, à la mode indienne, à l'opposé des vêtements enveloppants et chauds des tibétaines des montagnes.

La route à flanc de montagnes longe la rivière Bhote Kosi et descend graduellement vers la vallée.  À plusieurs reprises, notre autobus est arrêté par des groupes de soldats armés qui sont à la recherche de terroristes maoïstes.  Par chance, ils laissent passer rapidement les autobus de touristes.

Nous faisons un arrêt à un pont suspendu qui traverse la rivière et où se pratique le "bungee jumping".  Pauline, Joël et moi nous aventurons sur l'autre rive et découvrons un magnifique "resort" constitué de jolies tentes et de chalets et situé dans une forêt tropicale où le chant harmonieux des oiseaux résonne à nos oreilles.  Nous aurions bien aimé y demeurer une journée pour nous reposer de la rigueur climatique du Tibet et descendre la rivière en rafting mais, malheureusement, ce n'était pas prévu à l'horaire du guide.

Des kayakistes au Némal
Dans un petit village où nous nous arrêtons pour acheter de l'eau, Joël se fait un nouvel ami. Un jeune garçon nous demande un crayon et Joël le lui remet ainsi qu'une caricature de lui. C'est avec beaucoup de fierté que le petit garçon met dans sa poche le crayon et le dessin.

Nous nous arrêtons pique-niquer sur le bord de la rivière et regardons évoluer avec envie les kayakistes et les amateurs de rafting. Pendant ce temps, notre ami Guy sommeille près de l'autobus et se remet des malaises qui l'ont assailli un peu plus tôt.

Joël offre un cadeau à un jeune népalais
François, Richard, Joël, Nicole Morin (la facteure aux 28 paires de bas) et moi décidons de terminer le voyage sur le toit de l'autobus, assis sur les barres de métal.  La vue des montagnes en culture et des maisons nichées sur différents niveaux est époustouflante.   Nous saluons au passage les paysans et les passagers sur les toits des autobus et tentons de cueillir les bananes dans les bananiers à portée de main.  Malheureusement la fraîcheur de la fin de l'après-midi nous contraint à retourner à l'intérieur de l'autobus quelques kilomètres avant notre arrivée à Bhaktapur.

Les braves ont une excellente vue sur les montagnes